Pour lutter contre la désindustrialisation
L’industrie romande a besoin de renouveau. Les exemples récents de Novartis, Bobst, Kudelski, Logitech, Merck Serono, Applied Materials, Procter & Gamble, sont là pour le rappeler.
Comme l’industrie du solaire, l’industrie éolienne pourrait jouer ce rôle, en faisant barrage à la désindustrialisation rampante qui menace la Suisse, de l’aveu même de notre ministre de l’économie.
Le canton de Vaud veut favoriser la production d’énergie éolienne. Il l’a fait savoir en présentant cette semaine sa planification éolienne cantonale: 19 projets sont proposés pour un total de 170 éoliennes. Une ambition bienvenue dans un contexte de sortie du nucléaire et de perte d’emplois dans les industries établies.
Aujourd’hui, la Suisse joue malheureusement un rôle marginal dans la production d’éoliennes. Son rôle se limite à la fourniture de quelques composants, livrés par des entreprises comme ABB ou Gurit. La production d’éoliennes est dominée par des entreprises déjà bien établies en Chine mais aussi en Europe. La Suisse aurait donc pu monter dans le train si nos gouvernants étaient capables d’avoir une politique industrielle au lieu de se fier uniquement au marché. Tout en déplorant ses conséquences quand surviennent délocalisations et suppressions d’emplois. Pour inverser la tendance, et «booster» cette industrie, il faut installer des éoliennes «swiss made» dans notre pays. Des éoliennes dont une part importante de la valeur ajoutée liée à leur production est réalisée en Suisse. Cette condition doit devenir un critère d’attribution de tous nos projets éoliens.
Cette mesure donnera une impulsion aux entreprises locales, nouvelles ou établies, favorisera l’innovation dans le domaine et le transfert de connaissances des institutions de recherche vers l’économie. Le tout au service d’un projet de société: la production locale d’énergie renouvelable avec l’aide des forces vives de la région.
Fabrice Dunand