Sécurité: des objectifs chiffrés sont nécessaires!
Mon nettoyage de printemps est terminé! Un peu avant l’heure. Et sans frais. Mon appartement a en effet été cambriolé il y a quelques jours…
A plusieurs reprises sur ce blog, j’ai exprimé ma surprise face au laxisme des autorités en matière de sécurité. Aujourd’hui, mon vécu me permet malheureusement de confirmer cette analyse.
Cette désagréable expérience m’a permis de côtoyer le corps de police lors du constat. Après avoir rempli les papiers d’usage, on m’a remis un document résumant les objectifs de la police – le maintien de la sécurité et la promotion de la prévention de la criminalité – et donnant quelques conseils simples, sans garantie de succès bien sûr, permettant d’éviter les visites non désirées. Mais ce document ne comporte aucun objectif chiffré, en matière de cambriolages, permettant aux contribuables de savoir si la police remplit sa mission avec succès.
Pour rappel, en 2012, la Suisse comptait 932 cambriolages pour 100’000 habitants, alors que la majorité des pays européens se situent au-dessous de 450, ce qui fait de notre pays le champion d’Europe en la matière. Laisser à d’autres ce genre de podium ne devrait pas être impossible dans un pays qui se flatte d’être parmi les meilleurs en termes de compétitivité. Pour y parvenir, il faut enfin fixer des objectifs chiffrés qui permettent de mesurer l’efficacité de l’action du gouvernement et de son corps de police. Dans un premier temps, on pourrait par exemple fixer à 10% par année la réduction du nombre de cambriolages.
Ce type d’ambition demande certes du courage: il exige notamment de doter la police et la justice des moyens adéquats. Mais le laxisme en matière de sécurité ne peut pas rester la norme. Les élites de ce canton savent d’ailleurs très bien fixer des objectifs chiffrés dans le domaine de la sécurité routière. Dans son budget 2014, la Ville de Lausanne prévoit «d’augmenter les revenus des amendes des automobilistes flashés en excès de vitesse ou mal parqués». Pourquoi ne pas appliquer ce principe, chiffrer ce que l’on veut atteindre et le mesurer, à tous les domaines de la sécurité?
Fabrice Dunand