Le 27 septembre 2009, les Vaudois ont accepté l’article constitutionnel sur l’école à journée continue. Bientôt 6 ans plus tard, beaucoup de parents en attendent encore les effets concrets.
Malgré la création constante ces dernières années de places en accueil pré- et parascolaire dans le canton de Vaud, le manque de places est encore conséquent et particulièrement sensible dans le domaine du parascolaire. C’est le problème de l’entonnoir: les enfants restent de 0 à 4 ans dans les structures préscolaires et de 4 à 12 ans en parascolaires. Pour assurer une transition sans accros entre les deux types de structure, la création de places en parascolaire doit être largement supérieure à celle du préscolaire. La situation actuelle n’est de loin pas satisfaisante.
Avons-nous besoin de ces structures? La réponse est oui. 1) Avoir deux parents qui travaillent n’est plus un luxe mais une nécessité pour beaucoup. Avec un salaire moyen suisse, payer les factures mensuelles d’une famille avec deux enfants devient compliqué. 2) L’incertitude ambiante du monde professionnel pousse les foyers à avoir deux salaires pour réduire les risques en cas de chômage. 3) Le monde familial est en mutation. Près d’un mariage sur deux se termine par un divorce. On comprend mieux pourquoi l’homme et la femme préfère garder tous les deux un emploi à l’arrivée des enfants. La réinsertion professionnelle est en effet difficile après avoir quitté le monde du travail pour des raisons familiales pendant plusieurs années.
Il faut maintenant avancer. Des moyens existent pour améliorer la situation:
– Soutenir à fond les parents qui s’engagent de manière bénévole dans des associations, avec comme objectif de créer des places d’accueil. Il n’est pas compréhensible que les réseaux d’accueil de jour des enfants limitent les places d’accueil des nouvelles structures. On a peur de quoi?
– Inciter fortement, lors de la construction de nouvelles écoles, la mise en place de l’accueil parascolaire. Plusieurs écoles viennent d’être construites ou agrandies, sans que le concept de journée à horaire continue ne soit entièrement considéré. Il faut l’inclure dans les projets à venir.
– S’assurer que l’école prenne en charge les élèves pendant les jours d’école. Même en cas d’absence des enseignants pour une raison aussi valable que la formation continue. Si une classe de 20 élèves n’a pas d’école, l’établissement scolaire doit proposer une alternative de garde pour les 20 élèves en question et en informer les parents. Aujourd’hui cette démarche n’est pas spontanée et compte encore trop sur le bon vouloir des parents de se substituer à l’école les jours de congé obligatoire.
– Réduire le nombre et le niveau d’exigences des normes de construction concernant les écoles et les structures d’accueil, pour en diminuer les coûts. Rendre le coût de l’accueil de la petite enfance plus abordable, pour en faciliter la mise en place, est une nécessité.
L’école à journée continue c’est possible. Après la votation du 27 septembre 2009, ce n’est plus un choix mais une obligation.
Fabrice Dunand